Un tribunal de Tel-Aviv a autorisé un mineur israélien accusé de l’homicide d’une Palestinienne à sortir de prison pour être assigné à résidence dans l’attente d’un procès, indique le ministère de la Justice dans un communiqué reçu mercredi.
L’adolescent de 16 ans est accusé d’avoir provoqué la mort d’une mère de famille palestinienne, Aisha al-Rabi, en lançant une pierre de deux kilos à travers le pare-brise d’une voiture circulant à grande vitesse en contrebas, le 12 octobre 2018 au sud de Naplouse, en Cisjordanie occupée. Son ADN a été retrouvé sur la pierre.
Selon la justice, il était motivé par ses convictions idéologiques et sa haine des Arabes. Il a été inculpé en janvier d’homicide à caractère « terroriste ».
La justice n’a pas communiqué son nom parce qu’il est mineur. Il a été identifié comme élève d’une école religieuse de la colonie de Rehalim, proche des lieux des faits.
Quatre autres élèves de l’école, également mineurs, ont été arrêtés avec lui le 30 décembre, et longuement interrogés avant d’être assignés à résidence, sans qu’on connaisse leur degré d’implication.
Le tribunal a estimé que « les lourdes preuves pesant sur le mineur devraient amener à sa condamnation ». Il a cependant estimé qu’il pouvait être assigné à résidence avec un bracelet électronique.
« Si l’accusé avait été Palestinien, ils (les Israéliens) auraient démoli sa maison et laissé sa famille sans toit », a dit le mari de la défunte, Yacoub al-Rabi, faisant référence à la pratique israélienne courante consistant à détruire l’habitation des auteurs palestiniens d’attentats anti-israéliens.
« Je n’ai jamais vu placer en résidence surveillée un mineur palestinien accusé d’homicide », a-t-il ajouté.
Ces évènements sont une illustration de la coexistence souvent conflictuelle qu’environ 450.000 colons israéliens mènent avec plus de 2,5 millions de Palestiniens en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
Soldats et colons israéliens sont la cible d’attaques au couteau ou à l’arme à feu de la part de Palestiniens. Les Palestiniens eux-mêmes dénoncent les réalités de l’occupation et de la colonisation, et les exactions de colons, qu’il s’agisse d’agressions, de jets de pierres ou de destruction de leurs oliveraies.
Ces agissements sont en particulier le fait de jeunes animés par la haine des Arabes, la soif de vengeance ou une vision messianique aspirant à la restauration – y compris en Cisjordanie – des royaumes anciens de Judée et d’Israël placés sous la règle de la Torah.