La Cour de Cassation italienne a confirmé tard mardi la confiscation de 49 millions d’euros de la Ligue (extrême droite au pouvoir), décidée par la justice à la suite d’une fraude d’anciens responsables, une sentence qui obligera le parti de Matteo Salvini, l’homme fort du gouvernement, à rembourser l’Etat italien.
Après cinq heures de délibérations en chambre du conseil, la Cour de cassation a confirmé la confiscation de ce pactole, décidée le 26 novembre par la Cour d’appel de Gênes mais a acquitté deux ex-dirigeants de la Ligue du nord (devenue La Ligue), qui ont bénéficié d’une prescription des faits remontant à une dizaine d’années.
La fraude en question date de la période 2008-2010, quand le fondateur de la Ligue du Nord Umberto Bossi était accusé d’avoir utilisé à des fins privées un total de 49 millions d’euros, obtenus par la Ligue en remboursement de frais électoraux, tandis que son ancien chauffeur et trésorier, Francesco Belsito, était mis en cause pour avoir falsifié les comptes du parti.
Selon des écoutes téléphoniques et des témoignages cités par les médias au printemps 2012 quand l’affaire avait éclaté, Umberto Bossi mais aussi ses fils Renzo, Riccardo et d’autres proches, dont son épouse, avaient puisé dans les caisses pour financer des dépenses privées: rénovation de maisons, fonctionnement d’une école privée fondée par l’épouse, location de voitures de luxe, et même soins dentaires.
Son fils Renzo, qui avait mis trois ans pour obtenir le baccalauréat en Italie, était soupçonné, entre autres, d’avoir acheté un diplôme universitaire en Albanie, où il avait « achevé » en un an des études qui durent habituellement trois ans.
Depuis, l’argent a disparu et une autre enquête judiciaire tente de localiser les millions d’euros qui se trouvaient dans les caisses du parti.
Sur les 49 millions d’euros confisqués par la justice, seuls 3 millions se trouvaient réellement sur les comptes de la Ligue, qui s’est engagée à rembourser les 46 millions restants, mais en échelonnant les paiements sur plusieurs décennies.