La cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam devrait démissionner face aux manifestations de plus en plus violentes, a estimé vendredi le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad disant s’attendre à ce que Pékin prenne des « mesures drastiques ».
Le chef de l’exécutif malaisien, qui à 94 ans est le leader le plus âgé au monde, a observé que Carrie Lam « faisait face à un dilemme », au cours d’une conférence de presse. « Elle doit obéir à ses maîtres et en même temps elle doit répondre à sa conscience ».
« Sa conscience lui dit que les gens de Hong Kong ont raison de rejeter la loi » sur les extraditions mais « d’un autre côté elle connaît les conséquences d’un rejet de la loi ».
Le territoire semi-autonome de Hong Kong est secoué depuis près de quatre mois par une vague de manifestations sans précédent qui dénoncent la mainmise, vue comme de plus en plus autoritaire, de Pékin.
La contestation partie en juin du rejet d’un projet de loi qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine, aujourd’hui abandonné, s’est transformée en un mouvement plus large réclamant plus de libertés démocratiques.
« Pour l’administratrice (Carrie Lam), je pense que la meilleure chose serait de démissionner », a souligné le leader malaisien.
Rappelant la répression sanglante du mouvement démocratique chinois sur la place Tiananmen à Pékin en 1989, Mahathir Mohamad a observé que la Chine avait finalement envoyé l’armée « qui avait pris des mesures, des mesures drastiques pour mettre fin aux manifestations ».
« Je pense qu’in fine c’est ce que la Chine va faire (à Hong Kong) », a-t-il déclaré.
Des milliers de personnes se sont rassemblées vendredi à Hong Kong contre une loi d’urgence pour interdire le port du masque lors des manifestations. Mais Carrie Lam a confirmé la loi disant « espérer qu’elle aura un effet dissuasif » sur les manifestants les plus violents.