La disparition d’une photo de l’ancien Premier ministre britannique Winston Churchill d’une recherche Google a suscité des interrogations au Royaume-Uni, au moment où la figure de l’ancien dirigeant conservateur est remise en question, dans la vague de manifestations antiracistes.
Lorsque les internautes tapent « Premiers ministres britanniques » sur Google, les photos des chefs de gouvernement britannique s’affichent dans une frise chronologique appelée « Knowledge graph ». Tous les portraits étaient visibles samedi matin, sauf celui de Winston Churchill, ce qui a poussé de nombreux utilisateurs de Twitter à accuser Google de censure.
« Ahurissant si c’est une politique délibérée, @Google. L’Europe occidentale serait presque certainement asservie sans l’homme dont la photo est maintenant absente », a tweeté Simon Clarke, secrétaire d’Etat pour la croissance régionale et le gouvernement local, défendant le héros de la Seconde guerre mondiale.
« Nous sommes au courant qu’une image de Sir Winston Churchill manque dans son entrée Knowledge Graph sur Google », a tweeté Google’s search liaison, organe de communication du moteur de recherche chargé s’expliquer ses rouages. Google s’est excusé pour les « inquiétudes » provoquées par l’incident, dû selon le groupe à une « actualisation automatique », promettant qu’il « sera résolu » rapidement.
De nombreuses autres images du dirigeant conservateur étaient disponibles samedi matin dans le cadre de recherche d’images ou de recherche sur le web.
Le weekend dernier, la statue de l’ex-Premier ministre Winston Churchill, près du parlement, à Londres, a été dégradée en marge de manifestations contre le racisme, déclenchées par la mort de l’Américain noir George Floyd, asphyxié par un policier blanc. L’inscription « était un raciste » a été taguée sous le nom du dirigeant conservateur, accusé d’avoir tenu des propos racistes, notamment contre les Indiens.
La statue a été protégée d’éventuelles dégradations par une boite métallique avant de nouvelles manifestations antiracistes samedi, et a poussé des milliers de manifestants, dont des militants d’extrême-droite à se rendre près du parlement pour « monter la garde » autour de sa statue. Des affrontements ont eu lieu entre des manifestants d’extrême-droite et la police, qui a procédé à une centaine d’arrestations.