Le groupe télé russe RT, considéré par de nombreux Etats occidentaux comme une arme de propagande de la Russie à l’étranger, a accusé vendredi Facebook de filtrer ses contenus, preuve de l’existence d’une « censure américaine ».
La patronne de RT, Margarita Simonyan, a accusé sur Telegram et Twitter les modérateurs de contenus du réseau social de « limiter l’audience depuis plus d’un mois » de son canal de documentaires, RTD, assurant que ses publications « n’apparaissent dans les fils d’actualité de personne ».
« Nous continuons de vivre dans un monde où domine la censure américaine, et malheur à vous si vous ne l’avez toujours pas compris », a-t-elle ajouté.
La rédactrice en chef de ce groupe qui dispose de chaînes en russe, français, anglais, arabe, espagnol et allemand, n’a pas apporté d’exemple précis de contenus concernés, ni de la manière dont Facebook empêcherait ceux-ci d’apparaître dans les fils d’actualité d’abonnés.
Facebook est critiqué pour n’avoir pas fait assez afin de lutter contre des campagnes russes de désinformation, favorables à Donald Trump, lors de la présidentielle de 2016. Et le géant américain a depuis renforcé ses équipes de sécurité pour modérer les contenus et les comptes.
Pour de nombreux Etats européens et les Etats-Unis, RT est un canal de propagande et de désinformation, ce que cette chaîne d’Etat dément, se définissant comme une voix résistante à la domination médiatique américano-occidentale.
En France, le président Emmanuel Macron a accusé RT d’être un organe d’influence en véhiculant notamment de fausses informations pendant la présidentielle de 2017.
Au Royaume Uni, le régulateur de l’audiovisuel a à maintes reprises rappelé la chaîne à l’ordre en raison de sujets sur la Syrie, où l’armée russe est engagée, et l’Ukraine, où une guerre dans l’est oppose l’armée à des séparatistes prorusses.