Le gouvernement de Donald Trump pourrait maintenir en détention les immigrants ayant traversé illégalement la frontière mexicaine jusqu’à l’examen de leur demande d’asile, une procédure pouvant prendre des mois ou des années, rapporte le New York Times mardi, suscitant l’inquiétude des associations.
L’ACLU, la puissante organisation qui défend les droits civiques, a promis de contester cette décision devant les tribunaux.
« Notre constitution ne permet pas au gouvernement d’enfermer les demandeurs d’asile en dehors d’une application régulière de la loi », a critiqué, sur Twitter, l’ACLU.
L’association fait ici référence à une décision complexe, annoncée par le ministère américain de la Justice mardi soir, qui s’appuie sur un cas spécifique.
Pour Judy Rabinovitz, spécialiste des droits des migrants à l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), l’administration veut ainsi « envoyer un message » aux demandeurs d’asile, les prévenant qu’ils « seront détenus ». « C’est vraiment indécent », déplore-t-elle, citée par le New York Times.
Une telle politique, qui n’entrerait en vigueur que dans trois mois, vise à honorer la promesse de Donald Trump de mettre fin à la pratique du « catch and release » (attrape et libère), tant décrié par le président des Etats-Unis.
Jusqu’ici, les demandeurs d’asile arrêtés sur le sol américain pouvaient être libérés sous caution, dans l’attente de l’examen de leur dossier, une procédure qui peut prendre plusieurs mois ou plusieurs années, selon le quotidien de New York.
Avec la mise en place d’une telle politique, ils ne pourront plus être libérés sous caution, d’après le journal, qui indique que cela ne concernerait pas les immigrants déposant une demande d’asile aux ports d’entrée légaux à la frontière.
Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration illégale son cheval de bataille et a dépeint les milliers de migrants venus d’Amérique centrale ces derniers mois comme une menace à la sécurité nationale, accusant régulièrement les démocrates de laxisme.
Ces derniers jours, il a menacé de transférer des clandestins arrêtés à la frontière vers des « villes sanctuaires », la plupart démocrates, provoquant l’opposition de ses adversaires politiques.