Le gouvernement togolais a annoncé la création d’un comité interministériel pour lutter contre les risques de propagation des violences jihadistes en provenance de pays voisins.
Selon un communiqué publié mercredi soir, le gouvernement a créé un « Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent » (CIPLEV) pour répondre à « des menaces terroristes et des attentats quasi-quotidiens qui secouent certains pays limitrophes » du Togo.
Héritant du chaos qui règne depuis 2012 au Mali, où prolifèrent les groupes liés à Al-Qaïda et l’Etat islamique (EI), le Burkina Faso notamment, pays frontalier du nord du Togo, est confronté à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières.
La nouvelle structure a pour mission principale « d’œuvrer à éradiquer ou à réduire sensiblement la propagation de l’extrémisme violent en donnant aux communautés de base les outils et le soutien dont elles ont besoin pour lutter contre ce fléau et de renforcer la coopération et la collaboration entre l’administration, les forces de défense et de sécurité pour une prévention et une lutte efficace », ajoute le communiqué.
Le CIPLEV est composé de représentants des départements ministériels, des leaders d’opinion et de la société civile.
« Les forces de défense et de sécurité présentes sur le terrain doivent être accompagnées et soutenues par des mesures multisectorielles et transversales visant à prévenir l’extrémisme violent, surtout dans les zones à risque », souligne le texte.
Par ailleurs, le gouvernement togolais a adopté un projet de loi visant à lui donner des « instruments nécessaires pour faire face à des menaces sécuritaires nouvelles et durables, tout en assurant un équilibre proportionné entre la préservation des libertés publiques et individuelles et la sauvegarde de la sécurité publique et de l’ordre constitutionnel ».
Le 26 avril, le président Faure Gnassingbé avait promis une nouvelle « loi sur la sécurité intérieure » pour mieux lutter contre cette nouvelle menace, qui risque de s’étendre aux pays côtiers que sont le Togo et le Bénin.
Il avait annoncé le démantèlement ces derniers mois, des « cellules terroristes » dans le pays. Des services de renseignements européens ont confirmé ces dernières semaines l’arrestation d’éléments « terroristes » dans le nord du Togo.
Après l ‘occupation du nord du Mali par des groupes islamistes armés en 2012-13, l’instabilité s’est étendue à travers l’Afrique de l’Ouest ces dernières années, gagnant notamment le Burkina et le Niger. Le Bénin voisin du Togo a aussi été touché avec l’enlèvement de deux Français qui ont été libérés la semaine dernière par une opération des forces françaises luttant contre les jihadistes dans la région.