Le Zimbabwe a protesté vendredi contre des sanctions prises par les Etats-Unis contre son actuel ambassadeur en Tanzanie pour son rôle présumé dans la répression d’une manifestation post-électorale qui a fait six morts l’an dernier dans son pays.
Anselem Sanyatwe, ancien chef de la garde présidentielle, est accusé d’avoir commandé les soldats qui ont ouvert le feu en août 2018 sur des manifestants protestant contre un retard dans la publication des résultats de l’élection présidentielle du mois précédent.
Le ministère zimbabwéen des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué avoir convoqué l’ambassadeur des Etats-Unis à Harare, Brian Nichols, pour « lui exprimer son mécontentement » sur les sanctions prises contre M. Sanyatwe.
Les Etats-Unis lui ont interdit l’entrée sur leur territoire pour « son implication dans de graves violations des droits l’homme ».
« La décision de Washington est regrettable car elle intervient au moment où le gouvernement intensifie ses efforts en vue de réformes politiques et économiques », dont les mesures à prendre après les recommandations faites par une commission d’enquête sur la mort des manifestants, a déclaré le ministère zimbabwéen.
La commission a jugé l’intervention des forces de sécurité « injustifiée et disproportionnée ».
Les soldats avaient ouvert le feu le 1er août 2018 sur des manifestants sans armes qui défilaient contre un retard dans la publication des résultats du scrutin présidentiel remporté par Emmerson Mnangagwa. Six personnes avaient perdu la vie et 35 avaient été blessées.
Englué dans une grave crise économique depuis le début des années 2000, le Zimbabwe est dirigé depuis fin 2017 par M. Mnangagwa, qui a succédé à l’autoritaire Robert Mugabe à la suite d’un coup de force de l’armée.
Malgré ses promesses d’ouverture, le nouveau régime reste accusé de réprimer toutes les voix dissonantes.
M. Sanyatwe est le premier Zimbabwéen sanctionné par les Etats-Unis depuis la chute de Mugabe.