Après une nuit de feux d’artifice et de pétards traditionnels pour la fête des lumières hindoue de Diwali, New Delhi s’est réveillée lundi dans une grisaille polluée toxique, mais en amélioration par rapport aux années précédentes.
La qualité de l’air de la capitale indienne, l’une des grandes villes les plus polluées au monde, se dégrade chaque année sensiblement au moment de ce festival religieux en raison des fumées et métaux lourds relâchés dans le ciel par les explosions.
Bien que restant à des niveaux dangereux pour la santé, la pollution post-Diwali paraît cependant cette année moins suffocante.
À 08H00 locales (02H30 GMT), l’ambassade américaine à New Delhi enregistrait ainsi une concentration de particules fines PM2,5 de 233 microgrammes par mètre cube d’air, contre plus de 1.000 à la même heure au lendemain de Diwali 2018 (qui tombait alors un 8 novembre).
L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser une concentration de PM2,5 de 25 en moyenne journalière.
L’organisme gouvernemental de suivi de la pollution SAFAR avait estimé dimanche que ce Diwali devrait être le moins pollué depuis trois ans, grâce à des vents favorables permettant de dissiper les fumées.
Dimanche soir, au pic des festivités, un brouillard de pollution a enveloppé la mégapole de 20 millions d’habitants, l’air prenant une consistance épaisse. Dans plusieurs endroits, des compteurs affichaient au milieu de la nuit une concentration de PM2,5 supérieure à 1.000.
À cette époque de l’année, le froid et l’absence de vent plaquent normalement les polluants au sol et transforment Delhi en « chambre à gaz », selon une expression qui revient souvent dans la bouche des responsables de la ville.
Les particules en suspension présentes dans ce « smog » accentuent les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons. Les plus petites d’entre elles (PM2,5), d’un diamètre égal au trentième de celui d’un cheveu humain, parviennent à s’infiltrer dans l’organisme et le sang, à travers les poumons.
En prévision de la saison de pollution, New Delhi a banni l’utilisation de générateurs diesel et va appliquer, du 4 au 15 novembre, la circulation alternée.
En 2017, la pollution de l’air a causé 1,2 million de décès prématurés en Inde, selon l’estimation d’une étude parue l’année dernière dans la revue scientifique The Lancet.