Englué dans les affaires et le psychodrame Mbappé, le PSG joue très gros contre son grand rival marseillais, ragaillardi par ses bonnes performances en Ligue des champions, lors d’un classique de la L1 qui s’annonce brûlant, dimanche au Parc des Princes.

Le club de la capitale en a connu des crises depuis sa création en 1970 mais, rarement, il avait dû faire face à une succession d’évènements contraires en si peu de temps. La semaine qui va s’achever avec le choc contre l’OM a ainsi été ponctuée par deux révélations majeures: les envies supposées de départ de Kylian Mbappé, cinq mois à peine après sa prolongation de contrat en grande pompe jusqu’en 2025, et la mise en place par le PSG d’une « armée numérique » pour déstabiliser des personnalités, selon Mediapart.

Une nouvelle affaire, révélée par L’Equipe, est en outre venue s’ajouter avec une enquête judiciaire visant le fils de l’entraîneur Christophe Galtier, John Valovic-Galtier, pour « exercice illégal » de l’activité d’agent sportif, une information dont l’AFP a eu confirmation auprès du parquet de Nice dimanche.

Alors, les démentis ont beau pleuvoir, la tension est à son paroxysme autour de l’équipe parisienne, secouée comme jamais malgré sa bonne santé sur le plan strictement sportif.

Leader du championnat et de son groupe en C1, invaincu toutes compétitions confondues, le PSG et ses stars devraient théoriquement aborder le classique dans la plus grande sérénité. Mais l’extra-sportif a une nouvelle fois repris le dessus avec cette fois des conséquences qui pourraient impacter le projet parisien dans son ensemble.

De quoi rendre nerveux les principaux acteurs avant la réception de Marseille. Si les joueurs restent silencieux, comme d’habitude, Christophe Galtier n’a pu dissimuler son agacement en conférence de presse vendredi devant les questions centrées quasi exclusivement sur les affaires en cours.

« Quand vous êtes l’entraîneur du PSG, vous êtes très exposé mais là, c’est très particulier, c’est tous les jours. Je suis persuadé que quand ce soir, je vais rentrer à la maison, il y aura encore quelque chose. C’est très agaçant et désagréable de ne pas parler football et de mon métier », a lâché l’entraîneur parisien.

 

– Retour de Messi –

 

Galtier le Marseillais, qui va connaître son premier classique à la tête du PSG, a réfuté subir une quelconque pression. Mais il sait qu’il marche sur un fil. Son équipe n’a pas paru trop déstabilisée par les états d’âme de Mbappé, mardi en Ligue des champions contre le Benfica Lisbonne (1-1), mais il suffirait d’un petit grain de sable supplémentaire, comme un mauvais résultat à domicile face à l’OM, pour rendre la situation encore plus explosive.

D’autant que Paris reste sur trois nuls d’affilée et que la magie et le beau jeu du début de saison ont progressivement laissé place à des prestations beaucoup moins abouties qui interpellent sur le véritable potentiel du club.

De quoi décupler la motivation de Marseillais qui arrivent pour une fois dans la capitale avec des arguments en béton, mais sans leurs supporters, interdits de déplacement par la Préfecture de police de Paris. S’il n’a battu le PSG qu’à une seule reprise depuis novembre 2011, l’OM a affiché une très belle solidité sur la scène européenne avec deux succès contre le Sporting Portugal (4-1, 2-0).

La défaite subie au Vélodrome face à Ajaccio (2-1), le 8 octobre, a été mise sur le compte d’un accident de parcours et Marseille, qui n’a que trois points de retard sur Paris, peut miser sur l’expérience d’Alexis Sanchez pour malmener la défense parisienne privée de trois éléments majeurs, Presnel Kimpembe et Nuno Mendes, touchés aux ischios-jambiers, ainsi que Sergio Ramos, suspendu.

Galtier va en revanche récupérer Lionel Messi, remis de ses douleurs au mollet. Le génie argentin a raté les deux dernières rencontres et il sera particulièrement attendu pour redonner un peu de vie et d’allant au jeu parisien, qui en manque tant ces temps-ci.

La superstar connaît bien l’atmosphère enfiévrée des chocs au sommet, lui qui a tant martyrisé le Real Madrid au cours des nombreux clasicos disputés en Espagne avec le FC Barcelone. Il se verrait bien refaire le coup en France, histoire d’éloigner les mauvaises ondes qui gravitent autour de son nouveau club et lui offrir une parenthèse dans le marasme actuel.