La délégation ouest-africaine, attendue samedi à Bamako, rencontrera dans la soirée le président malien déchu Ibrahim Boubacar Keïta, après une réunion avec les militaires qui l’ont forcé à démissionner et ont pris le pouvoir mardi au Mali, a indiqué la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao)
La délégation, conduite par le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, est attendue entre dans l’après midi dans la capitale malienne, quatre jours après le putsch, condamné par l’organisation ouest-africaine.
La délégation entamera sa visite par des « briefings avec les représentants de l’Union africaine et de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), puis des ambassadeurs des pays de la Cédéao à Bamako », selon le programme provisoire de la mission obtenu par l’AFP.
Elle rencontrera ensuite les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), l’instance mise en place par les militaires pour diriger le pays. La rencontre avec la junte aura lieu au ministère de la Défense.
Les envoyés des pays d’Afrique de l’Ouest effectueront ensuite une visite « aux personnalités arrêtées » à Kati, la ville-garnison de la banlieue de Bamako devenue le centre du nouveau pouvoir, selon le programme.
« En début de soirée, nous aurons un entretien avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta », dit « IBK », a précisé à l’AFP un membre de la délégation de la Cédéao s’exprimant sous couvert d’anonymat.
« La Cédéao rencontrera IBK ce soir », a confirmé à l’AFP un membre de la famille du président, arrêté et détenu depuis mardi par les militaires avec une quinzaines de hauts responsables civils et militaires, dont le Premier ministre Boubou Cissé.
La délégation doit rencontrer dimanche matin les ambassadeurs à Bamako des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU (France, Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne et Chine).
Les pays voisins du Mali, réunis en Sommet extraordinaire, avaient réclamé jeudi le « rétablissement » du président Keïta et décidé d’envoyer une délégation à Bamako en vue d’un « retour immédiat à l’ordre constitutionnel ».
Les militaires au pouvoir, qui ont promis de mettre en place une « transition politique », ont été acclamé vendredi dans le centre de Bamako par des milliers de partisans de l’opposition, qui réclamaient depuis des mois le départ du chef de l’Etat et ont félicité l’armée pour son intervention.