Le mouvement de contestation qui a mobilisé pendant des semaines contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta s’est dit mercredi disposé à « accompagner » la junte qui l’a renversé dans le processus de transition devant rendre le pouvoir aux civils.
« Nous sommes disponibles pour accompagner ce processus, nous sommes venus échanger et réaffirmer que nous sommes sur les mêmes positions » que les militaires, a déclaré Issa Kaou Djim, un proche de l’imam Mahmoud Dicko, figure la plus influente du Mouvement du 5-juin – Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP).
« Nous avons été rassurés (quant au fait) que ces militaires sont des patriotes, de grands intellectuels. Le Mali dans toutes ses composantes est dans cette dynamique de fédérer tout le monde », a-t-il ajouté à l’issue de la première rencontre formelle entre la junte et le M5-RFP.
« Nous avons dit à la junte qu’il serait utile d’avoir ensuite des discussions de fond. Ils sont d’accord et ils ont affirmé qu’ils vont consulter le peuple », a expliqué Modibo Koné, un autre membre de la délégation de cette coalition hétéroclite composée d’opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile.
L’entrevue, présentée comme une prise de contact d’une heure environ, s’est déroulée dans les locaux de l’état-major du camp de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, devenu le quartier général du nouveau pouvoir. Elle doit être suivie d’une autre, samedi, en présence du chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, absent mercredi, selon des participants.
Le M5-RFP avait mené pendant des semaines une fronde sans précédent contre le président Keïta, avant que de jeunes officiers ne le renversent le 18 août.
Le M5-RFP avait salué le putsch, estimant que les militaires avaient « parachevé » sa lutte. Des milliers de ses partisans avaient acclamé les militaires à Bamako le 21 août.
La junte a promis de restituer le pouvoir aux civils dans un délai non-précisé, et a mené depuis la semaine dernière des consultations avec les forces politiques et sociales, ainsi qu’avec des représentants de la communauté internationale, comme le chef de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, mardi.