Soigner les esprits, renouer avec l’attaque et reconstruire la défense: le nouvel entraîneur de Manchester United Ole Gunnar Solskjaer, nommé jusqu’à la fin de la saison en remplacement de José Mourinho, a hérité d’un chantier immense à Old Trafford.
Et le temps presse: Manchester United pointe actuellement à la 6e place de la Premier League, 19 points derrière le leader Liverpool et à 11 points de la quatrième et dernière place qualificative pour la Ligue des champions. Et le PSG de Neymar se profile en huitièmes de finale de la compétition européenne, mi-février et début mars.
. Réparer les relations
Durant les derniers mois de son règne, « Mou » s’est brouillé avec nombre de ses joueurs. Si Paul Pogba a essuyé l’essentiel de la tempête, au point de prendre régulièrement place sur le banc, le Portugais a reproché leur attitude, parfois avec véhémence à nombre de ses cadres.
Ainsi, son plus gros salaire Alexis Sanchez, son capitaine Antonio Valencia, ses espoirs Luke Shaw et Anthony Martial ont été fustigés en public et punis dans la rotation. Les défenseurs Chris Smalling et Phil Jones n’ont pas été non plus épargnés, Mourinho leur reprochant notamment de ne pas vouloir jouer malgré les blessures.
Le moral dans les vestiaires de Man Utd est donc au plus bas au moment de l’arrivée de Solskjaer. Ca tombe bien, le souriant technicien a la réputation d’être à l’écoute, rompu au dialogue et d’impliquer tout le groupe dans son projet.
Pour Pogba, c’est peut-être le bout du tunnel. Solskjaer a déclaré cet été que, s’il était un jour à la tête des « Red Devils », il « construirait l’équipe autour » du champion du monde.
. Restaurer la tradition
José Mourinho avait fait le choix d’ignorer la tradition offensive de Manchester United. Old Trafford et la plupart des joueurs ne l’ont pas apprécié.
De la « sainte trinité » George Best-Bobby Charlton-Denis Law aux équipes d’Alex Ferguson, United a fait du beau jeu sa marque de fabrique… Le Portugais a préféré s’obstiner dans les tactiques prudentes pour étouffer l’adversaire, provoquant la colère des anciennes légendes du club.
Effacer les souvenirs du conservatisme de Mourinho en renouant avec le style offensif de Ferguson semble donc l’une des priorités pour Solskjaer.
Le Norvégien a gagné à Molde une solide réputation de manager « moderne », porté vers l’offensive. Mais si le style de l’ancien attaquant a parfaitement fonctionné dans son pays natal, son expérience désastreuse à Cardiff en 2014 a peut-être aussi un peu tempéré ses ambitions de beau jeu.
. Reprendre les fondations
Cet été, Mourinho s’est longuement plaint de l’incapacité des dirigeants mancuniens à attirer des défenseurs centraux tant réclamés.
Mourinho avait alors déjà dépensé 400 millions de livres (environ 450 millions d’euros) et le vice-président Ed Woodward n’était plus disposé à suivre le Portugais dans ses tentatives de recruter Harry Maguire (Leicester) et Toby Alderweireld (Tottenham).
Conséquence: Mourinho s’est contenté de Victor Lindelöf, Phil Jones, Chris Smalling et Eric Bailly. Résultat: malgré le style conservateur de Mourinho et la présence de David De Gea, l’un des meilleurs gardiens du monde dans les buts, Manchester United a encaissé 29 buts en 17 journées.
Les « Red Devils » ont la cinquième pire défense de Premier League.
Le passage de Solskjaer à Cardiff n’incite cette fois pas à la confiance. A la fin de la saison 2013-2014, les « Bluebirds » avaient terminé à la dernière place de la Premier League avec la deuxième pire défense (74 buts encaissés). La course contre la montre a déjà commencé…