Quelque 2.000 personnes ont manifesté samedi à Niamey à l’appel de l’opposition contre le code électoral et le gouvernement accusé de mauvaise gouvernance, a rapporté un journaliste de l’AFP.
« Non au code électoral et à la Céni (Commission électorale) non consensuels, vecteurs de périls pour la nation », « Oui à un audit des fonds alloués à la sécurité », pouvait-on lire sur des banderoles.
Arborant tee-shirts, pagnes, casquettes et parapluies, aux couleurs de leurs partis, les manifestants, parmi lesquels de nombreux partisans de l’opposant en exil Hama Amadou, ont défilé en scandant des slogans hostiles au régime avant de tenir un meeting devant le parlement.
Cette manifestation intervient un mois après la publication par la Commission électorale nationale indépendante du calendrier des prochaines élections qui prévoient le premier tour de la présidentielle, couplé aux législatives le 27 décembre 2020 et les municipales et régionales en novembre.
Depuis deux ans, l’opposition refuse de siéger à la Céni et conteste le code nouveau électoral.
« Nous manifestons pour dénoncer un code électoral et une Céni taillés sur mesure et qui sont porteurs de graves périls pour la nation nigérienne », a déclaré Soumana Sanda, un responsable du Mouvement démocratique nigérien (Moden) la formation de Hama Amadou.
Il promet que « les manifestations ne vont pas s’arrêter jusqu’à ce que » le régime « accepte un système honnête, crédible permettant aux Nigériens qui le souhaitent d’être candidats au prochaines élections ».
Hama Amadou, 69 ans, a été désigné candidat à la présidentielle par le Moden, principal parti d’opposition. M. Amadou qui était arrivé deuxième à la présidentielle de 2016 risque de se voir écarter du prochain scrutin pour avoir été condamné à un an de prison dans une affaire de trafic international de bébés.
« Nous apportons notre soutien à la Céni. La présidentielle sera l’occasion pour le Niger de connaître pour la première fois une alternance démocratique avec un passage de témoin d’un président démocratiquement élu à autre démocratiquement élu c’est quelque chose de particulièrement important pour notre pays », avait récemment estimé, Alkassoum Indatou, membre du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir).
Le président Mahamadou Issoufou, 67 ans, réélu en mars 2016 pour un deuxième et dernier quinquennat, a assuré qu’il ne modifierait pas la Constitution pour briguer un troisième mandat. Il serait ainsi le premier président démocratiquement élu à assurer une alternance pacifique à la tête du pays.
Le processus démocratique amorcé en 1993, a souvent été interrompu par des coups d’Etat militaires. Mamadou Tandja, le prédécesseur d’Issoufou, avait été renversé en 2010 par un putsch militaire.