Une délégation de la Cedeao a dû annuler au dernier moment une visite à Niamey où elle devait rencontrer jeudi les autorités militaires au pouvoir depuis juillet, en raison de « problèmes techniques » sur son avion, a expliqué l’institution vendredi, dans un communiqué.
Depuis le coup d’Etat du 26 juillet, le Niger est frappé par de lourdes sanctions économiques de la Cedeao qui a fait de la libération du président déchu Mohamed Bazoum une condition pour les alléger.
« La délégation de la Communauté a passé toute la journée de jeudi à l’aéroport d’Abuja, prête à se rendre à Niamey. Malheureusement, en raison de problèmes techniques de l’avion que la Commission avait affrété, le vol spécial devant conduire la délégation d’Abuja à Niamey n’a pu être effectué », a indiqué la Commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) dans son communiqué.
Elle y affirme avoir « présenté ses regrets » aux autorités nigériennes et « fait part de sa détermination à trouver une nouvelle date ».
Jeudi, le Premier ministre nommé par le régime militaire au pouvoir au Niger a déploré la « mauvaise foi » de la Cedeao alors que seul le ministre des Affaires étrangères togolais Robert Dussey était arrivé à Niamey.
« Il y a une mauvaise foi de cette organisation et probablement des pays qui sont derrière », a regretté Ali Mahaman Lamine Zeine lors d’une conférence de presse.
En décembre, M. Dussey avait fait une première visite pour évoquer le contenu et la durée d’une transition au Niger.
Il devait revenir, notamment avec son homologue de la Sierra Leone, Timothy Kabba, au nom de la Cedeao.
Outre le Togo, qui a accueilli Salem Bazoum, le fils du président déchu, à sa libération début janvier, d’autres pays ouest-africains ont peu à peu assoupli leur position face aux autorités nigériennes.
Le Bénin, pays côtier, a par exemple levé la suspension des importations de marchandises transitant vers le Niger et le président Patrice Talon a indiqué vouloir rétablir rapidement les relations avec son voisin sahélien.
Le régime militaire au pouvoir à Niamey a de son côté évoqué une transition de trois ans et a démarré au début de l’année des concertations régionales avant un dialogue national qui doit fixer la durée précise de cette transition.