Les sauveteurs ont perdu tout espoir de retrouver vivants au moins 20 mineurs nigérians pris au piège, une semaine après l’effondrement d’une mine dans l’ouest du Nigeria, a déclaré mardi à l’AFP un responsable des services d’urgence.

Lundi 3 juin, une mine s’est effondrée sur des mineurs artisanaux employés par une société minière locale dans le village de Galkogo, dans le district de Shiroro, dans l’Etat du Niger.

L’agence nationale d’aide d’urgence, la SEMA, avait alors déclaré que plus de 30 mineurs étaient pris au piège, mais quelques jours plus tard, la police a ramené ce nombre à 20.

« Tout espoir de retrouver les mineurs vivants est perdu. Huit jours se sont écoulés depuis qu’ils ont été ensevelis dans le puits », a déclaré à l’AFP Ibrahim Audi Husseini, porte-parole de la SEMA.

En raison du manque d’équipement, des artisans ont été employés pour creuser la roche à l’aide de burins afin de retrouver les mineurs ensevelis, un processus lent et laborieux, a précisé M. Husseini.

« L’opération de sauvetage n’a pas été officiellement annulée, mais les familles des mineurs pris au piège, qui sont musulmanes, ont déjà fait la prière du septième jour pour le repos de l’âme de leurs proches qu’elles considèrent comme morts », a-t-il ajouté.

L’odeur nauséabonde qui se dégage du puits et l’eau qui s’infiltre en dessous laissent penser que les mineurs sont morts, mais les artisans continuent de creuser les rochers dans l’espoir d’atteindre les mineurs pris au piège, a déclaré M. Husseini.

Il a maintenu l’affirmation de la SEMA selon laquelle plus de 30 mineurs étaient piégés dans le puits, sur la base de témoignages de villageois et d’autres mineurs.

« On tente de dissimuler le nombre réel de personnes piégées pour atténuer la gravité de la situation », a déclaré M. Husseini, dans une allusion voilée aux chiffres de la police.

Shiroro est l’un des nombreux districts de l’Etat du Niger terrorisés par des groupes armés qui attaquent les villages isolés, pillent et incendient des maisons, et kidnappent les habitants contre des rançons.

Pour diverses raisons de sécurité, le gouvernement de l’Etat du Niger a interdit l’exploitation des mines dans les districts de Shiroro, Munya et Rafi.

En raison de l’insécurité qui règne dans cette région, les secours n’ont pu intervenir immédiatement pour secourir les mineurs coincés.

Les autorités locales craignent particulièrement que les ressources minières soient accaparées par les groupes armés.

Mais dans cet Etat où l’orpaillage est l’une des seules ressources pour les habitants, de nombreux sites miniers continuent de fonctionner, malgré les mises en garde et les interdictions.