Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a exhorté vendredi à son arrivée à Pékin la communauté internationale à prendre « des actes concrets » pour sauver l’accord sur le nucléaire.
Sa visite en Chine survient dans un contexte de grave crise entre Washington et Téhéran. M. Zarif a fermé la porte jeudi à l’offre de dialogue du président américain Donald Trump pour mettre fin à l’escalade des tensions dont les deux pays se renvoient la responsabilité.
« Les relations économiques de l’Iran doivent être normalisées, c’est quelque chose que souligne clairement » l’accord signé à Vienne en 2015, a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, selon une vidéo publiée par son ministère. « Si la communauté internationale et les autres pays membres de (l’accord), ainsi que nos amis comme la Chine et la Russie, veulent maintenir cette réalisation, ils doivent s’assurer par des actes concrets que les Iraniens profitent des bénéfices » du texte, qui prévoit la levée progressive des sanctions économiques imposées à Téhéran.
La Chine est l’un des principaux importateurs de pétrole iranien. Après un séjour au Japon, Mohammad Javad Zarif doit évoquer vendredi avec son homologue chinois Wang Yi l’avenir de l’accord, dont les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement il y a un peu plus d’un an.
Avec l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et la Russie, le gouvernement chinois est l’un des partenaires de l’Iran encore parties à cet accord après le retrait américain.
Fin avril, Pékin avait « fait part de sa ferme opposition à la mise en oeuvre de sanctions unilatérales par les Etats-Unis », susceptibles de viser les achats de pétrole iranien par la Chine.
Le président américain Donald Trump avait annoncé quelques jours plus tôt la fin début mai des dérogations qui permettaient encore à huit marchés (Chine, Inde, Turquie, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Italie et Grèce) d’importer du brut iranien sans s’exposer aux sanctions extraterritoriales américaines contre l’Iran.
Washington a fait monter la pression sur Téhéran depuis début mai, renforçant ostensiblement sa présence militaire dans le Golfe.
Face à la campagne de « pression maximale » de l’administration Trump à son encontre, l’Iran espère pouvoir continuer de vendre son pétrole à ses principaux clients, notamment la Chine, et n’a pas caché son intention d’user de moyens détournés pour le faire.