Plusieurs familles se disant affectées par le réchauffement planétaire font appel du rejet de leur plainte contre la politique climatique de l’UE devant la justice européenne, a annoncé l’ONG environnementale Climate Action Network.
Ce recours, qui était une première, a été rejeté en mai 2019 par le tribunal de première instance de l’UE qui a contesté l’admissibilité du caractère individuel des requêtes.
Dix familles de huit pays, de l’Union européenne mais aussi kényane et fidjienne, vivant pour l’essentiel d’activités agricoles et touristiques, avaient déposé ce recours le 24 mai 2018.
Parmi elles, une famille des Alpes italiennes qui peine de plus en plus à gagner sa vie en emmenant les touristes grimper sur des glaciers, des restaurateurs allemands d’une île de mer du Nord confrontés à la montée des eaux ou encore un berger roumain contraint de monter toujours plus haut dans la montagne pour nourrir son troupeau.
Elles demandent à la justice d’annuler trois directives réglementant notamment les émissions des secteurs industriels et des Etats membres, tout en les maintenant en vigueur jusqu’à leur renforcement.
La justice a contesté le recours des familles au motif qu’il y a « beaucoup d’autres personnes frappées par la crise climatique », ce qui constitue une négation des droits fondamentaux « qui est d’accorder protection à chaque individu », fait valoir un avocat des familles, Roda Verheyen, cité dans le communiqué de CAN Europe.
Le Conseil et le Parlement européens devraient fournir des arguments écrits pour répondre à cet appel dans les deux mois. La Cour de justice européenne décidera ensuite d’accepter ou non l’appel des familles. Si elle devait le rejeter, « cela prouvera que la justice européenne est incapable de fournir une protection légale aux citoyens dans le contexte du changement climatique », conclut l’ONG.