Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo était mercredi en visite en Inde, allié régional des États-Unis mais avec lequel les relations connaissent actuellement des frictions sur les questions commerciales.
Après un passage par l’Arabie saoudite et l’Afghanistan, M. Pompeo est arrivé mardi soir en Inde, dont il repartira jeudi matin. Il a rencontré dans la matinée le Premier ministre Narendra Modi puis s’entretient avec son homologue Subrahmanyam Jaishankar, ministre des Affaires étrangères indien.
En tant que grande démocratie asiatique, l’Inde représente un partenaire naturel pour les Américains dans leur volonté de contenir l’affermissement de la Chine dans la région. Mais la politique de « L’Amérique d’abord » du président Donald Trump et son recours aux barrières douanières – qu’il présente comme un levier pour ramener des emplois dans son pays – fait grincer des dents à New Delhi.
Dans l’autre sens, le protectionnisme historique de l’Inde agace son partenaire, au point que Trump a surnommé le pays « le roi des taxes douanières ». Pour leurs détracteurs, les restrictions indiennes empêchent des sociétés étrangères d’être compétitives sur ce marché de 1,3 milliard d’habitants.
Les relations se sont détériorées davantage ce mois-ci lorsque les États-Unis ont retiré à l’Inde un statut de partenaire commercial préférentiel, qui permettait au géant d’Asie du Sud d’envoyer chaque année pour près de 6 milliards de dollars d’exportations aux États-Unis sans avoir à payer de droits de douane.
En représailles, l’Inde a haussé les barrières douanières sur 28 produits importés des États-Unis, dont des amandes, des pommes et des noix – des denrées liées à la base rurale du président Trump.
Les Américains ont également protesté contre une nouvelle réglementation indienne du commerce en ligne, qu’ils perçoivent comme destinée à entraver le développement local d’Amazon et Walmart (présent à travers le site Flipkart) sur ce marché afin de favoriser l’émergence d’un champion indien du secteur.
D’après la presse indienne, New Delhi devrait solliciter auprès de M. Pompeo de nouvelles exemptions pour pouvoir acheter du pétrole iranien, ayant dû cesser de s’approvisionner auprès de Téhéran après l’expiration de la précédente exemption en mai.