Trois militants pro-majorité Joseph Kabila ont été tués dans le Kasaï (centre de la République démocratique du Congo) alors qu’ils faisaient campagne pour un candidat du parti présidentiel aux législatives prévues le 23 décembre, a indiqué mercredi leur famille et leur parti politique.
Les trois militants du PPRD ont été décapités, selon ces sources.
Ils portaient « des T-shirt à l’effigie » du candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Ramazani Shadary, avec le logo du parti, a assuré le fils de l’un d’eux à un correspondant de l’AFP.
Les corps n’ont pas été retrouvés, selon cette même source: « Quand nous avons reçu l’information, nous nous sommes rendus dans la localité de Kabeya Lumbu chercher les corps mais sans succès. Les villageois nous ont confirmé qu’ils ont été tués ».
« C’est dramatique. Les trois militants allaient recruter les témoins pour notre parti », a affirmé à l’AFP Richard Ilunga Ntumba, candidat du Parti du peuple pour la démocratie et le progrès social (PPRD).
Les faits ont eu lieu dans le territoire de Dibaya, dans la province du Kasaï central.
Une autre source consultée par l’AFP fait état de la mort de deux mandataires du PPRD dans ce territoire, sans confirmer la mort d’une troisième personne, ni le mode opératoire par décapitation.
« Cela faisait environ deux semaines qu’ils avaient été kidnappés. On a su quelques jours après qu’ils avaient été tués », selon cette source.
La région diamantifère du Kasaï a basculé dans la violence entre septembre 2016 et mi-2017, après la mort d’un chef coutumier tué dans un assaut des forces de sécurité en août 2016.
Les affrontements entre forces de sécurité et les milices de Kamuina Nsapu ont fait plus de 3.000 morts et d’un million de déplacés, selon les Nations unies.
Deux experts de l’ONU ont été tués le 12 mars 2017 à Bukonde dans ce même territoire de Dibaya.
L’annonce de la mort des trois militants pro-Kabila intervient à la veille de l’ouverture de la campagne officielle jeudi pour les trois scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux prévus le 23 décembre.
Le député du PPRD a accusé des « miliciens qui refusent d’adhérer au processus de paix d’être à l’origine » de leur « mort ».