Où est passée la magie de Zinédine Zidane ? Roi de la Ligue des champions depuis son triplé (2016-2018), l’entraîneur du Real Madrid a été déchu vendredi en 8e de finale par le Manchester City de Pep Guardiola, et a perdu son statut de maître invincible dans cette compétition.
Après le triplé inédit offert au club merengue en Ligue des champions (2016, 2017, 2018), après avoir redressé une équipe à la dérive depuis son retour sur le banc en mars 2019… le génie du Zidane tacticien s’est-il évaporé avec cette élimination prématurée, avant même d’avoir vu Lisbonne et son « Final 8 » ?
« Touché, mais pas coulé », a écarté le quotidien Marca, le journal le plus vendu d’Espagne, dans son édition de samedi au lendemain de la déroute madrilène et de la fin du règne de Zidane dans la reine des compétitions européennes.
Plus invincible
C’est bien plus qu’un match qu’a perdu « Zizou ». Il a perdu la bataille des tacticiens contre son ami mais génial rival Pep Guardiola. Mais surtout, il a mis fin à une série record: depuis ses débuts sur le banc merengue en 2016, Zidane n’avait jamais perdu une confrontation à élimination directe en Ligue des champions (12/12).
Et plus généralement, cette élimination face à City est le premier revers de « ZZ » en compétitions internationales de clubs: il avait jusqu’alors traversé sans flancher trois phases de groupes, neuf double confrontations, et trois finales de C1, ainsi que deux Mondiaux de clubs et deux Supercoupes d’Europe.
En Espagne, la capacité de gestion et la force de résiliation du technicien français ne sont pas remises en doute.
En revanche, les raisons de cet échec interpellent. Les décisions tactiques tardives (trois changements alors qu’il ne restait plus que huit minutes à jouer, avec les entrées en jeu de Jovic, Lucas Vazquez et Valverde), et surtout la non-entrée en jeu du jeune ailier brésilien Vinicius (20 ans), avec sa verticalité et sa vitesse, interrogent.
« Les erreurs de Varane ne sont pas imputables à Zidane, mais le fait de ne pas savoir faire bouger son banc quand son équipe en avait besoin, ça oui », a taclé le quotidien Marca.
« Deux cadeaux, et à la maison », a d’ailleurs titré Marca en Une au lendemain du match. « Anéantis » a appuyé le quotidien sportif As, avec une photo pleine page de Varane se tenant la tête entre les mains derrière le premier but de Manchester City. « Le Real, KO », se sont pour leur part accordés les journaux catalans Mundo Deportivo et Sport.
Rien à réfléchir
A quel point cette déroute affectera-t-elle Zidane ? Est-il capable de refaire le coup de l’annonce surprise de son départ, comme après le triplé inédit en 2018 ?
Alors qu’il avait fait naître des inquiétudes lors d’une conférence de presse en juillet, où il s’était montré évasif quant à son avenir sur le banc du Real, il n’a rien voulu confirmer à ce sujet vendredi soir après le match à Manchester, mais a laissé quelques indices.
« Je suis ici, je suis l’entraîneur du Real Madrid jusqu’à que ce quelque chose arrive. Il n’y a rien à réfléchir. Je suis l’entraîneur du Real Madrid, il n’y a pas plus de questions à se poser en ce sens », a balayé « Zizou » en conférence de presse d’après-match.
En 2018, Zidane avait quitté son poste au sommet de son art. Là, il part en vacances quelque peu sonné. Après avoir signé une fin de saison canon avec 10 succès de rang pour arracher la 34e Liga de l’histoire du club, aux mains du FC Barcelone, Zizou et le Real ont paru empruntés pour aborder leur compétition fétiche.
C’est donc avec un challenge de plus en ligne de mire que l’on devrait retrouver « Zizou » et le Real en septembre pour la reprise de la saison 2020-2021. Touché, mais pas coulé.