Les autorités malaisiennes ont infligé des amendes pour près de 100 millions de dollars dans le cadre de leurs efforts pour recouvrer les sommes siphonnées dans le vaste scandale du fonds 1MDB, a indiqué la commission anti-corruption lundi.
L’ex-dirigeant malaisien Najib Razak et ses proches sont accusés d’avoir puisé des sommes colossales dans le fonds souverain censé servir au développement économique de la Malaisie afin de financer des dépenses somptuaires, allant d’oeuvres d’art à des biens immobiliers, et sont au coeur de plusieurs procès.
Quelque 80 individus, sociétés et partis politiques aussi impliqués dans ce scandale sont devenus la cible de la commission anti-corruption malaisienne, qui a imposé des amendes, en préalable à d’éventuelles nouvelles poursuites judiciaires.
« Il doivent payer les amendes, faute de quoi nous utiliserons la loi contre le blanchiment d’argent pour entamer les poursuites nécessaires », a souligné la cheffe de la commission, Latheefa Koya.
L’agence malaisienne anti-corruption espère recouvrer quelque 420 millions de ringgit (près de 100 millions de dollars) dans ce processus.
L’un des individus ciblés est Nazir Razak, le frère de l’ex-Premier ministre, qui présidait la deuxième banque malaisienne, CIMB Group Holdings, avant de démissionner en décembre 2018.
L’agence accuse Nazir Razak d’avoir bénéficié de 6,1 millions de dollars de fonds détournés, tandis que la société d’événementiel Solar Shine Sdn Bhd apparaît comme le plus important bénéficiaire, avec 32 millions de dollars.
Les individus et les entités visées sont accusées d’avoir reçu de l’argent détourné du fonds via un compte lié à Najib Razak, a indiqué la responsable de l’agence.
L’ancien Premier ministre malaisien a été arrêté l’an dernier après avoir perdu les élections alors que le scandale grossissait. Il est l’objet de plusieurs chefs d’accusation dans le pillage du fonds 1MDB et doit répondre à la justice dans deux procès.
Des volets de l’enquête sur le pillage du fonds 1MDB sont aussi en cours aux Etats-Unis et en Europe, alors que cette affaire a également éclaboussé la banque américaine Goldman Sachs soupçonnée d’avoir prêté son concours à des détournements présumée.
Le ministère américain de la Justice estime que 4,5 milliards de dollars ont été détournés du fonds souverain par l’ex-Premier ministre malaisien Najib Razak et ses proches.