Le vice-chancelier allemand Robert Habeck a appelé mardi l’Union européenne et Pékin à « trouver une solution négociée » dans le bras de fer sur la taxation des voitures électriques chinoises pour « éviter une guerre commerciale ».
« Nous voulons éviter une guerre commerciale avec une spirale de droits de douane, ce qui, en fin de compte, nuit aux deux parties », a déclaré le vice-chancelier et ministre de l’Economie dans un communiqué, après sa rencontre à Berlin avec le ministre chinois du commerce, Wang Wentao.
Ce dernier doit se rendre jeudi à Bruxelles pour tenter de convaincre le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis de renoncer à la mise en place de droits de douane par l’UE.
L’Allemagne fait à son tour monter la pression sur les négociateurs, après que l’Espagne a demandé la semaine dernière à l’UE de revoir sa position.
La Commission européenne avait annoncé le 20 août sa décision de surtaxer pendant cinq ans les voitures électriques provenant de Chine, y compris celles du constructeur américain Tesla, qui possède une usine à Shanghai.
Elle accuse Pékin d’avoir faussé la concurrence en subventionnant massivement les constructeurs sur son territoire, leur permettant d’offrir des prix inférieurs.
Avant de devenir définitifs, les droits de douane doivent être confirmés par un vote des 27 États membres de l’UE, avant la fin du mois d’octobre.
Mais les Etats membres sont divisés sur le sujet.
« Nous n’avons pas besoin d’une autre guerre, une guerre commerciale dans ce cas », avait déclaré en septembre à Shanghai le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
Pékin a lancé en représailles aux annonces de l’UE une enquête anti-dumping sur les importations de porc et de produits à base de porc, dont l’Espagne est le plus grand exportateur européen vers la Chine.
L’industrie automobile allemande, pilier de la première puissance économique européenne, est fortement implantée en Chine et redoute également un conflit commercial.
Les pays membres de l’UE ont toutefois peu de chance d’empêcher la mise en place de taxes, largement soutenue au sein du Conseil européen. Pour contrer la Commission, ils doivent réunir 15 Etats sur 27 représentant 65% de la population de l’UE.