Donald Trump s’en est pris violemment samedi à un élu noir de Baltimore dont la circonscription est selon lui « dégoûtante et infestée de rats », déclenchant un tollé chez les démocrates, qui ont dénoncé une nouvelle « attaque raciste » du président.
Il a accusé Elijah Cummings, élu démocrate du Maryland à la Chambre des représentants, de s’en être « brutalement » pris aux agents la police aux frontières, sur les conditions de rétention à la frontière sud, « quand en fait son district de Baltimore est BIEN PIRE et plus dangereux ».
« Son district est considéré comme le pire des Etats-Unis », a insisté le milliardaire républicain sur Twitter. « Le district de Cummings est un désordre dégoûtant, infesté de rats et autres rongeurs. S’il passait plus de temps à Baltimore, il pourrait peut-être aider à nettoyer cet endroit très dangereux et sale ».
Elijah Cummings avait accusé la semaine dernière au Congrès le ministre par intérim de la Sécurité intérieure Kevin McAleenan d' »embellir » la réalité sur la situation des mineurs détenus dans des centres d’accueil à la frontière avec le Mexique.
La circonscription de M. Cummings couvre une large partie de Baltimore, ville industrielle de 620.000 habitants majoritairement noire.
La cité portuaire est minée par les problèmes sociaux, la drogue et la délinquance, malgré des programmes de réhabilitation immobilière et la modernisation du centre-ville.
La chef des démocrates à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a dénoncé les « attaques racistes » contre l’élu, « un ardent défenseur au Congrès et dans le pays des droits civiques et de la justice économique ».
Mme Pelosi est née à Baltimore, dont son père et son frère ont été maires.
« M. le président, je rentre chez moi dans mon district chaque jour », a directement répondu sur Twitter Elijah Cummings, 68 ans. « Chaque matin, je me lève et je lutte pour mes voisins. C’est mon devoir constitutionnel de superviser le pouvoir exécutif. Mais c’est mon devoir moral de me battre pour mes électeurs ».
La Chambre des représentants dont il fait partie depuis 1996 avait adopté il y a moins de deux semaines une motion condamnant les « commentaires racistes » de Donald Trump à la suite de ses attaques répétées contre quatre élues démocrates issues de minorités, qu’il avait invitées à « retourner » chez elles.