Les Etats-Unis ont invoqué un traité régional de coopération militaire qui les lie à d’autres pays du continent américain en réponse à des mouvements « belliqueux » de la part du régime du président vénézuélien Nicolas Maduro, a annoncé jeudi le secrétaire d’Etat Mike Pompeo.
La demande d’invoquer le Traité interaméricain d’assistance réciproque (TIAR) est venue de l’opposition vénézuelienne, a indiqué M. Pompeo dans un communiqué.
« De récents mouvements belliqueux de l’armée vénézuélienne qui s’est déployée le long de la frontière avec la Colombie, de même que la présence de groupes armés illégaux et organisations terroristes en territoire vénézuélien, prouvent que Nicolas Maduro représente non seulement un danger pour le peuple vénézuélien, mais aussi que ses actions menacent la paix et la sécurité des voisins du Venezuela », a déclaré M. Pompeo, dont le texte a été retweeté par le président Donald Trump.
Le Venezuela a commencé mardi à déployer 150.000 soldats à sa frontière avec la Colombie, a annoncé l’état-major à Caracas, pour des exercices décrétés par le président Maduro qui accuse son voisin de « manoeuvrer » pour « déclencher un conflit ». Le Venezuela a 2.200 km de frontière avec la Colombie.
Pour sa part, le président colombien Ivan Duque a dit ne pas céder « à la provocation » et a écarté l’hypothèse d’une intervention militaire contre son voisin.
Le chef de la diplomatie américaine fustige dans sa déclaration « l’influence déstabilisatrice croissante » sur ses voisins du régime socialiste vénézuélien, dont « la politique économique catastrophique continue de générer une crise de réfugiés sans précédent ».
Selon l’ONU, 3,6 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2016.
M. Pompeo souhaite que les pays membres du TIAR, lors de rencontres à haut niveau, « répondent collectivement à la crise urgente qui ravage le Venezuela et déborde de ses frontières, en examinant des options économiques et politiques ».
Les Etats-Unis n’ont plus de relations diplomatiques avec le gouvernement de Nicolas Maduro. Ils reconnaissent le chef de file de l’opposition, Juan Guaido, en tant que président par intérim du Venezuela, tout comme une cinquantaine d’autres pays.
Le TIAR, également connu comme Traité de Rio, a été adopté en 1947 et prévoit des mesures pouvant aller de la rupture des relations diplomatique jusqu’à l’emploi de la force armée.
Mercredi, une session du conseil permanent de l’Organisation des Etats américains (OEA) a convoqué les 19 pays signataires du TIAR pour une réunion dans la deuxième quinzaine de septembre afin de discuter de « l’impact déstabilisateur » de la crise au Venezuela, qui représente « une menace claire pour la paix et la sécurité » dans cette partie du monde, selon la résolution du Conseil.
Lors de cette cession, l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, les Etats-Unis, le Guatemala, Haïti, le Honduras, le Paraguay, la République dominicaine, le Salvador et le Venezuela (représenté par l’opposition) ont voté pour l’activation de l’organe de consultation du TIAR.
Le Costa Rica, Panama, le Pérou et Trinité et Tobago se sont abstenus. Les Bahamas et Cuba – membre non actif mais qui ne s’est jamais retiré du TIAR – étaient absents. L’Uruguay a estimé que la situation actuelle au Venezuela ne justifiait pas l’activation du traité.
Le Costa Rica a tenté en vain de faire adopter une résolution excluant l’usage de la force.