Yaoundé a lancé un programme national de désarmement dans les zones en conflit dans l’Extrême Nord et les régions anglophones du Cameroun, a annoncé la présidence camerounaise.
Un « comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration » (CNDDR) pour les combattants des zones en conflit au Cameroun (…) a été créé par décret présidentiel », selon les termes d’un communiqué signé vendredi par le président Paul Biya et reçu samedi par l’AFP.
Le CNDDR doit permettre d' »accueillir et de désarmer les ex-combattants » du groupe islamiste « Boko Haram et des groupes armés des régions (anglophones) du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », de « collecter » leurs armes, et d' »aider à la réinsertion dans la vie civile », selon le document.
Basé à Yaoundé, le comité sera présidé par le Premier ministre Philémon Yang et disposera de centres à Bamenda et Buea, chefs-lieux des régions anglophones, ainsi qu’à Mora, une des principales villes de l’Extrême nord où sévit Boko Haram.
Ce décret a été promulgué dans un contexte où les incidents se multiplient en régions anglophones en proie à un conflit entre l’armée et des séparatistes. Le président Biya avait appelé le 6 novembre dernier les sécessionnistes à déposer les armes.
La dernière attaque menée par le groupe Boko Haram a fait 29 blessés mercredi à Amchidé (Extrême-nord), où une femme a commis un attentat-suicide dans cette ville proche de la frontière avec le Nigeria, le pays d’origine du groupe jihadiste.
Les attaques du groupe Boko Haram sont en recrudescence depuis quelques mois dans la région du lac Tchad, qui regroupe le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun.
Les chefs d’Etat du Nigeria, du Niger et du Tchad, ainsi que le Premier ministre camerounais se sont réunis jeudi à huis clos à N’Djamena pour discuter de la lutte contre le groupe jihadiste.
A cette occasion, ils ont réclamé plus de « soutien » de la communauté internationale et affirmé vouloir « changer d’approche dans la lutte contre Boko Haram ».
Les politiques de désarmement, démobilisation et réinsertion, appelées DDR, sont des processus courants dans les pays en proie à des conflits.
Ainsi, la Centrafrique a lancé en 2017 son programme de DDR pour les groupes armés qui sévissent dans le pays, sans véritablement enregistré de succès jusqu’à présent