Au moins quarante mineurs illégaux étaient pris au piège après l’effondrement d’une mine d’or désaffectée au Zimbabwe, a annoncé jeudi la Fédération nationale des mineurs.
L’accident s’est produit mercredi soir dans la ville de Bindura, à quelque 70 km au nord de la capitale Harare, a indiqué le responsable de la Fédération, Wellington Takavarasha.
Les mineurs travaillaient à l’intérieur de la mine désaffectée Ran Gold Mine lorsqu’un puits s’est effondré, a-t-il ajouté.
Six mineurs ont pu être dégagés des gravats et hospitalisés.
« Ceux qui ont été secourus ont indiqué qu’il y avait environ 40 personnes dans le puits de mine au moment de l’accident », a indiqué M. Takavarasha, ajoutant que les opérations de sauvetage étaient toujours en cours.
La mine s’est effondrée après que les mineurs, dont certains appartiennent à des « syndicats organisés », ont « fait exploser certains piliers », a déclaré Nathan Nkomo, un responsable des secours. « Le nombre (de mineurs pris au piège) n’est pas encore établi », a-t-il affirmé.
Des centaines de personnes se sont rassemblées sur le site pour assister aux secours, dont des proches des mineurs coincés, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les sauveteurs pompaient l’eau d’un accès inondé pour tenter de pouvoir accéder aux mineurs, selon les mêmes sources.
« J’attends (des nouvelles) du fils de mon frère qui est piégé sous terre », a déclaré à l’AFP Patience Jacob, inquiète pour la suite. « Je pense que l’équipe de secours n’est pas très efficace », a-t-elle confié, disant « douter » que les mineurs soient retrouvés vivants.
Des entreprises de pompes funèbres ont installé des tentes sur le site de la mine.
Le sous-sol du Zimbabwe recèle de nombreux minerais, dont du platine, des diamants, de l’or, du charbon ou du cuivre. Les opérations minières sont une source majeure de revenus pour le pays, où l’or seul compte pour 60% des exportations.
Faute d’emploi dans ce pays d’Afrique australe où le chômage avoisine les 90%, de nombreux hommes survivent en travaillant dans des mines désaffectées ou pénètrent illégalement dans des mines toujours exploitées.
Les accidents sont fréquents.
En février 2019, au moins 24 mineurs illégaux avaient été tués au fond de puits abandonnés et inondés à la suite d’orages dans le centre du Zimbabwe. Et en mai 2019, au moins neuf autres avaient trouvé la mort dans des explosions dans une mine d’or à Mazowe (nord).